14 avril 2012

Comme un signe

Déjà le 367e, hélas, hélas !!!


Comme un signe.

Cela m’arrive de temps en temps, le roman que je lis devient mon univers. Cette voluptueuse impression d’être partie intégrante de l’histoire efface la différence entre le réel et la lecture. Je referme le livre et pourtant tandis que je marche, l’atmosphère, le décor, les personnages m’imprègnent encore et j’avance dans cette bulle qui se fond, se confond avec le monde qui m’entoure.

Oui, cela m’arrive de temps en temps, de ne plus savoir très bien où commence la fiction où se termine la réalité. Vous avez sans aucun doute, ressenti cette délicieuse sensation vaporeuse, celle qui vous pousse à replonger le plus vite possible dans les pages et les mots pour y retrouver l’autre vous, celui qui est à l’intérieur, dans une autre vie. Parce qu’alors je vis une autre vie, je suis un autre. Et qui n’a pas rêvé un jour d’être quelqu’un d’autre ?

Je referme « Et rester vivant » de Jean-Philippe Blondel. Je m’arrête. Je ne veux rien faire, simplement demeurer encore mentalement et peut-être physiquement aussi dans cet autre monde. Prolonger encore l’existence de Benjamin, de Laure, de Samuel et la mienne à leurs côtés sur les routes californiennes.

Ce livre attendait depuis quelques semaines sur ma table. J’avais parcouru la quatrième de couve, écarté quelques pages au hasard. Puis, Camille nous a quittés. Plus de lecture, plus d’envie. Mais, comme cela arrive de temps en temps, de façon assez inexplicable mais est-ce bien une coïncidence, j’ai ouvert le roman et très vite les pages se sont enchaînées. Jusqu’au point final tant redouté car synonyme d’une rupture dans le plaisir et le bien-être.

Oui, cela arrive de temps en temps, la rencontre se fait juste au bon instant. Parce que notre état d’esprit s’y prête, l’auteur semble avoir trouvé les mots justes nécessaires à ce moment-là de notre existence. Pou autant, je pense aussi que cela tient à la qualité de l’écrivain et Jean-Philippe Blondel fait partie de ceux qui comptent aujourd’hui. Il sait alterner le joyeux et le profond. Les phrases coulent et nous parlent. Enfin, ce livre terriblement autobiographique, redonne des couleurs à la vie quand celle-ci se teinte de gris et de noir. La vie est forte, même quand cela semble improbable, un jour, le bleu, le rouge et le jaune brillent à nouveau.

Et rester vivant de Jean-Philippe Blondel chez Buchet Chastel

Un bisou aux amies. dup